Tu fais comment pour les mercredis après-midis?
Ou comment les stéréotypes du genre empêchent les femmes d’oser entreprendre
Back to the future
Ce matin, je parlais à une amie qui est salariée et qui a 2 enfants. Elle me demandait comment se passait ma nouvelle activité en tant qu’entrepreneure. Je lui expliquais à quel point je me sentais épanouie et alignée, comme toutes mes activités étaient passionnantes, que je ne regrettais pas du tout mon choix… Quand soudain:
Et tu fais comment pour les mercredis après-midis avec les enfants?
J’ai regardé la date sur mon téléphone. Non pas le jour ni le mois mais bien l’année! J’ai cru que j’avais pris une machine à remonter le temps direction les années 50 ou 60. Mais non, nous étions bien en 2020!
Cette question du mercredi après-midi et du problème de garde d’enfants, je l’ai entendue maintes et maintes fois depuis que je suis devenue maman. Même avant. Quand j’ai commencé à dire que je voulais devenir enseignante (dès l’âge de 11 ans comme je vous l’explique dans l’article qui retrace mon parcours), les personnes à qui j’en parlais me confortaient dans mon choix, me rappelant à quel point le métier de prof était parfait pour une femme pour pouvoir s’occuper des enfants.
Les stéréotypes qui font du mal
Il existe plusieurs peurs qui empêchent de se lancer. J’en parle dans mon article qui vous explique au passage que vous êtes normale, ouf! Toutes ne sont pas liées à la question du genre mais certaines si.
Le syndrome de la petite fille sage
A l’école, on demande ou du moins on s’attend que les petites filles soient sages, discrètes, respectueuses et travailleuses. C’est d’ailleurs cette attitude (adoptée par les filles ou les garçons) qui est valorisée et appréciée par les enseignants. On ne demande pas aux enfants qu’ils soient sources de proposition mais bien qu’ils lèvent la main poliment pour demander la parole. Je ne dis absolument pas que c’est une mauvaise chose. En tant qu’ancienne enseignante, je ne peux que comprendre cette attente.
Mais le problème c’est qu’une fois arrivées dans le monde du travail, ces filles devenues femmes se retrouvent confrontées à une toute autre réalité. Dans l’entreprise, il faut se montrer, prendre la parole pendant les réunions sans forcément attendre qu’on nous la donne. Il faut oser se mettre en avant, aller demander une augmentation. Sans avoir appris les codes, les femmes sont souvent prises de court et ne comprennent pas pourquoi ce qu’on valorisait chez elles devient tout à coup vu comme négatif ou en tout cas contre-productif.
Le goût du risque
Même si les choses évoluent, on ne peut pas nier que les garçons ont accès à, voire sont encouragés à choisir des sports ou des activités qui bougent et qui peuvent être dangereuses. Alors que les filles sont plutôt amenées vers des activités plus calmes. Vous n’êtes pas convaincu.e? Entendez-vous régulièrement un parent vous dire que son fils fait de la danse classique ou sa fille du rugby? Oui cela existe et heureusement mais avouez que ce n’est pas la majorité. Alors bien sûr, certains me diront qu’il y a une part de biologie dans tout ça. Peut-être (moue dubitative devant mon écran). Mais je suis persuadée (et je sais que je ne suis pas la seule) qu’il y a une grande part de responsabilité venant de la société.
La conséquence de ce biais sociétal est que pour une femme, prendre le risque de se lancer dans l’entrepreneuriat peut s’avérer plus compliqué que pour une homme, habitué et encouragé dès le plus jeune âge à prendre des risques.
La petite maman
Dès qu’elle nait, une fille semble avoir son avenir tout tracé. Personne ne sait ce qu’elle fera comme métier (entre infirmière et coiffeuse, on hésite. Je rigole bien sûr 😉) mais par contre, tout le monde est sûr et certain d’au moins une chose: elle deviendra maman.
Qu’elles soient mères ou pas quand elles entrent dans le monde du travail, la maternité est un poids qui pèse sur les épaules de toutes les femmes. Vers 30 ans, la question sur toutes les lèvres des recruteurs est ‘et vous avez prévu d’avoir des enfants bientôt?’ Même si cette question est désormais illégale, on imagine sans peine qu’elle reste quand même dans un coin de la tête. Et si elle a des enfants, elle a de grandes chances de rencontrer Monsieur culpabilité ( très souvent masculin mais parfois féminin) qui a toujours une gentille remarque à faire:
- Tu t’en vas à 17h, t’es en vacances?
- Tu reviens de congé maternité, tu peux pas être encore fatiguée quand même!
Et même en dehors de l’entreprise, comme je vous le montrais en introduction, la société dans son ensemble attend d’une femme qu’elle s’occupe des enfants beaucoup plus que le papa. Certain.es vont me dire que les choses évoluent. J’ai envie de répondre heureusement! Mais à mon avis, les choses n’évoluent pas assez vite qu’elles le devraient. Le congé 2nd parent vient d’être voté, ce qui est une excellente chose. Mais on le sait, ce n’est pas une loi qui va faire avancer les mentalités. Il faudra beaucoup plus qu’un texte pour qu’on demande aux papas autant qu’aux mamans comment ils font pour concilier leur vie privée et leur vie professionnelle.
Faire le tri dans ses peurs
Mesdames, si vous ressentez ces peurs à l’idée de changer de métier ou d’entreprendre:
- peur de ne pas savoir vous imposer
- peur de ne pas être assez présentes pour vos enfants ou peur de ne pas pouvoir gérer votre carrière et vos futurs enfants si vous en voulez
- peur de prendre des risques
essayez de prendre du recul.
Pour y parvenir, je vous propose 2 méthodes à retrouver dans ce document que vous pouvez télécharger gratuitement.